Cette décision donne suite à la dernière audition de XENOTHERA par l’ANSM et l’ANRS-MIE qui s’est tenue le 25 janvier dernier et au refus de sa demande d’autorisation d’accès précoce par la HAS en date du 28 janvier 2022.
Au cours des derniers échanges avec les agences, la biotech a présenté les données en sa possession pour alimenter sa demande d’accès précoce pour le XAV-19. L’indication proposée concerne les patients atteints de COVID au démarrage de la phase d’aggravation respiratoire, entre 6 et 10 jours après le début des symptômes, dont l’état clinique ne nécessite pas une réanimation en urgence.
Pour étudier l’efficacité de son candidat-médicament, la biotech nantaise s’est appuyée sur l’analyse, rendue disponible début janvier, d’un sous-groupe de patients ayant participé à l’essai français, et dont le degré de sévérité était adapté aux objectifs de l’étude. En effet, la grande majorité des patients inclus dans cet essai de phase II était à un stade trop avancé de la maladie, pour qu’un bénéfice du traitement puisse être observé ; c’est sur un effectif restreint (15% des inclusions) que l’intérêt du XAV-19 a pu être analysé. Cette analyse indique une tendance en faveur du produit, le XAV-19 divisant par trois le taux d’aggravation respiratoire, qui passe de 22% dans le groupe placebo, à 7% dans le groupe XAV-19. Néanmoins, l’effectif limité de ce sous-groupe ne permettait pas de passer le seuil de significativité fixé par convention à p=0,05.
Les informations rassurantes sur la sécurité du produit et son efficacité sur le variant Omicron (publiée dans Vanhove et al, BioRxiv, 2022) ont convaincu les agences que « la poursuite de ce développement semble […] pertinente ». Dans son avis rendu le 28 janvier, la HAS a indiqué que l’efficacité de ce médicament dans l’indication considérée « n’était pas fortement présumée ». En conséquence, la demande d’accès précoce de XENOTHERA n’a pu aboutir et l’attente de données cliniques supplémentaires sur un nombre de patients plus important a été exprimée par l’agence. XENOTHERA confirme donc la poursuite du plan de développement clinique du XAV-19.
« Ma première pensée va aux patients. D’abord à ceux qui ont participé à l’essai français, que nous remercions. Ensuite à ceux pour qui il n’existe pas à ce jour de solution thérapeutique, et pour qui nous sommes mobilisés depuis la création de XENOTHERA. Il était de notre responsabilité de présenter un dossier de demande d’accès précoce en leur nom. Bien que les données disponibles soient limitées, nous souhaitions avoir l’avis des autorités pour voir si elles accepteraient de considérer l’intérêt du produit. Leur décision est, comme je l’ai toujours dit, souveraine, et nous la respectons bien sûr. Conformément à leur conseil, nous poursuivons notre essai européen pour compléter le dossier du XAV-19 dont l’intérêt reste entier. », commente Odile Duvaux, Présidente de XENOTHERA.