Portrait Publié le 20 mars 2018

Jérôme LE ROY

Entreprise : Weenat

Poste : Directeur

Année de création : 2014

Atlanpole : Le Pitch Jérôme LE ROY :

Créée en Septembre 2014, Weenat développe des solutions logicielles personnalisées basées sur des réseaux de capteurs pour améliorer le confort de vie des agriculteurs, les aider à améliorer la qualité de leur production, les rendements et l’impact environnemental de leurs cultures.

Ce qui manque aujourd’hui à l’agriculteur, c’est l’information agronomique et météorologique temps réel et locale à la parcelle, c’est-à-dire dans son champ. Les questions qu’il se pose quotidiennement sont de savoir si la graine est plantée dans le bon type de sol, semée le bon jour, avec le bon climat… S’il a les bonnes données pour prévoir et optimiser son planning et les actions à mettre en œuvre (comme détecter des maladies sur les cultures, optimiser date récolte…).

Notre métier, c’est de faire remonter  les données, les analyser et les croiser avec d’autres données extérieures, puis d’envoyer des éléments très précis par sms ou mail à l’agriculteur. Nous vendons des abonnements, autour de 120 € par an, et des capteurs (500 € environ l’unité).

Weenat est basée à Nantes, a un bureau à Lille et s’appuie sur des  commerciaux en régions.

A. : Des résultats à donner ? J. . L. R. :

14 collaborateurs travaillent pour Weenat et l’entreprise multiplie son chiffre d’affaire par 3 tous les ans.
Plus de 1000 clients se sont déjà abonnés partout en France, plus Italie, Espagne et Belgique, avec plus de 2000 capteurs installés. Parmi ces clients, une vingtaine de grands agro-industriels français et internationaux, ainsi que des agriculteurs et distributeurs.

A. : L’origine J. . L. R. :

Je suis issu d’une famille agricole. Après des études en intelligence économique à Rennes, un DEA en management et bio mécanique du sport, je suis parti au Japon pendant 2 ans travailler pour la R&D de Décathlon. La destination était séduisante car je suis fan d’arts martiaux ! S’en sont suivis 3 ans en Turquie, et 3 ans en Inde pour développer des bureaux de production pour la même enseigne. J’ai ensuite eu l’opportunité de créer une société, son objet consistait a remplacer les codes barres sur les produits Decathlon pas un système RFID et optimiser les inventaires. Cette société de 40 salariés est maintenant dédiée aux projets logistiques et retail de la marque.

A. : Moment décisif J. . L. R. :

Après ces différentes expériences,  j’ai eu envie de m’impliquer dans le monde agricole. J’ai commencé par investir dans plusieurs sociétés dans les domaines de la biodiversité, de l’environnement… Puis un jour, j’ai eu le déclic !

Grâce aux recherches menées sur des  micro capteurs au Japon, nous (mon associé agronome et moi-même) avons inventé et développé un petit capteur autonome pendant 5 ans, sans batterie ni panneau solaire, pouvant remonter de la donnée sur un logiciel. Et l’aventure a débuté en 2014.
Nous avons constitué une équipe (agronomes, spécialistes des Bases de données, développeurs, docteurs en maths, opérationnels et services clients…) et développé un logiciel  personnalisable, interconnecté, qui permet à l’agriculteur, de l’observation météo jusqu’au suivi de la croissance de la plante, de prendre la bonne décision.

Nous nous adressons à tous les agriculteurs et particulièrement à la nouvelle génération
A. : Accélérateurs parcours J. . L. R. :

L’effet accélérateur s’est véritablement produit lors de la rencontre avec le marché, ainsi que par le biais des partenariats stratégiques avec des gros clients, Bonduelle, Nestlé, Unilever…et bien d’autres…

Weenat a également bénéficié du soutien d’EuraTechnologies à Lille, de la Cantine numérique à Nantes, du Réseau Entreprendre et bien sûr d’Atlanpole. Ce que j’apprécie dans l’accompagnement d’Atlanpole, c’est la connexion avec le monde universitaire ainsi que sa nature pluridisciplinaire, qui me donne une ouverture hors de mon domaine. J’y trouve aussi des clés de réussite à chaque étape de mon entreprise.

La ferme digitale :

En 2016 , avec cinq autres entreprises, nous avons créé une association, la ferme digitale

Et pris un stand commun de 200m² au salon de l’agriculture. Aujourd’hui elle regroupe 21 startups et 500 salariés, et notre stand faisait 300m² cette année au salon.

Nous sommes une génération d’entrepreneurs dans ce domaine tous issus de familles agricoles avec la volonté de valoriser l’agriculture française et ses savoir-faire dans le monde entier.
A. : Des obstacles J. . L. R. :

Davantage une difficulté qu’un obstacle, c’est se faire connaître dans un marché de géants lorsqu’on est tout petit !
Il s’agit d’un marché très organisé, notre challenge est de réussir à proposer une valeur ajoutée. Les obstacles on les contourne en allant à la rencontre des clients, en parlant de notre entreprise et de notre vision.

A. : Que reste-t-il à conquérir ? J. . L. R. :

La consolidation sur le marché français, puis l’international : conquérir le milliard d’agriculteurs dans le monde !

Quelques chiffres : 570 millions de fermes dans le monde, 12 millions en Europe et 400 000 en France. Les perspectives sont donc énormes !

Aujourd’hui, Weenat se concentre sur les cultures à valeur ajoutée : grandes cultures (blé, orge…) , le maraichage, ainsi qu’un nouveau marché pour nous : la viticulture, on est passé de 0 à 50 clients en 2017.

Nous prévoyons de recruter 5 personnes en 2018 (agronomes et développeurs).

A. : L’indispensable d’un chef d’entreprise innovante ? J. . L. R. :

Mon équipe, la vision et le projet ne sont rien sans une équipe passionnée et partageant le sens et les objectifs de la société. C’est ce que j’essaie de transmettre au quotidien : une vision, une passion pour le service rendu au client et l’importance du long terme dans les actions quotidiennes

Et bien sûr mon téléphone portable ! pour prendre avions et trains et me déplacer dans les champs avec mes clients.

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