Christophe Binetruy

Entreprise Quantiflex Simulations
Poste Co-fondateur
Année d’entrée en accompagnement 2022
Deeptech

Christophe Binetruy : chercheur, entrepreneur, innovateur !

A Centrale Nantes, Christophe Binetruy décline sa passion pour les matériaux composites à travers ses multiples missions : la recherche, l’enseignement, les responsabilités institutionnelles et désormais l’entrepreneuriat. Enseignant-chercheur à l’énergie communicative et co-fondateur de la startup Quantiflex Simulations, il explore aujourd’hui une nouvelle voie de valorisation de la recherche, par le marché.

Une carrière forgée par les composites

Christophe Binetruy découvre les matériaux composites lors de sa thèse au début des années 90, alors que le sujet reste confidentiel en France, réservé à l’aéronautique et à la défense. Quinze années passées à l’École des Mines de Douai confortent son expertise en ingénierie mécanique et procédés de fabrication des composites. En 2011, il rejoint l’École Centrale de Nantes.

Son arrivée à Nantes marque un tournant. Il y trouve un écosystème industriel stimulant autour des matériaux composites, et une dynamique institutionnelle qui l’inspire. « Ce qui m’a motivé c’est la construction :  à titre d’exemple, dernièrement c’est de participer au projet de création de Nantes Université, bâtir un collectif plus fort pour pouvoir répondre à la logique de compétition internationale.» Attaché à l’idée de coopération, il voit dans ce rapprochement des établissements fondateurs un défi à relever : celui d’écrire une nouvelle page de l’enseignement supérieur et de la recherche sur le territoire nantais.


Il continue parallèlement à développer des projets de recherche de haut niveau sur les procédés de fabrication des composites, tout en assumant des responsabilités nationales et européennes : vice-président délégué à l’entrepreneuriat, vice-président de la Halle 6 Ouest, président de la société savante européenne des matériaux composites, et représentant de la France au sein du groupe de travail Innovation de l’European University Association, où il participe aux réflexions sur l’innovation portées à la Commission européenne
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Christophe Binetruy

L’entrepreneuriat est encore perçu comme lointain par les enseignants-chercheurs. Ce n’est pas un critère de carrière. Mais pour ceux qui ont déjà accompli leur parcours académique, c’est une vraie option. Et ajoute : Il ne faut pas y aller sans armes, mais il ne faut pas trop attendre non plus. Il existe un écosystème, des dispositifs, des personnes qui peuvent vous accompagner.

De la recherche à l’entreprise

Quantiflex Simulations développe des solutions de simulation numérique innovantes pour les matériaux composites et les procédés industriels. Objectif : proposer aux entreprises des outils performants, accessibles et adaptés à leurs besoins spécifiques.
C’est par l’écoute du terrain que naît l’idée de Quantiflex Simulations.
« J’étais souvent sollicité par des industriels pour des questions techniques précises qui ne rentrent pas dans le cadre de la recherche. J’ai réalisé que ces demandes, que je ne trouvais pas si complexes, les industriels étaient prêts à les sous-traiter. »

Face à la difficulté des structures académiques à répondre sur des temps courts, il identifie une opportunité claire : offrir une expertise pointue et réactive.
L’idée mûrit pendant trois ans, jusqu’à la rencontre avec Paris Mulye, alors doctorant en thèse Cifre sous sa direction, qui permet de concrétiser le projet.
« Il a poursuivi avec un postdoc maturation avec l’idée de créer un logiciel scientifique de haut niveau qui pourrait répondre à des besoins d’industriels. Paris avait cette volonté de devenir entrepreneur et de travailler dans une structure dans laquelle il serait aux manettes. »
En novembre 2024, Quantiflex Simulations est officiellement lancée, avec Paris Mulye comme CEO et Elena Syerko, docteure avec des compétences en mathématiques appliquées et simulation numérique des procédés, comme cofondatrice aux côtés de Christophe.


Pour Christophe, cette incursion dans l’entrepreneuriat est une révolution personnelle. « J’ai été formé à viser la perfection. Mais dans une startup, ce qui compte, c’est de rendre service, de répondre à un besoin. » Il découvre une autre culture, plus agile, plus directe, loin des logiques académiques. Les parcours Deeptech Starter, Manufacturing Factory, les échanges avec les coachs d’Atlanpole ou des entrepreneurs expérimentés lui apportent un cadre indispensable pour se lancer… mais c’est le terrain qui change tout. « Il faut aller vite se confronter au marché. C’est en prenant des coups qu’on apprend. »

Quantiflex Simulations adopte une approche claire : capter des besoins technologiques de haut niveau pour rester en dehors de la concurrence de masse, et ne travailler qu’avec des clients choisis.

Dans ce parcours entrepreneurial, Christophe souligne l’importance des Pôles Universitaires d’Innovation (PUI) qui, en général, jouent un rôle clé pour faciliter le lien entre recherche académique et monde industriel, en accompagnant la maturation des projets innovants issus des universités. Dans ce cadre , Atlanpole, à travers ses programmes Deeptech Starter et Deeptech Factory, offre un soutien précieux aux startups deeptech en proposant un accompagnement sur mesure, des ressources et un réseau d’experts permettant d’accélérer leur développement.
Il découvre aussi au sein des incubateurs Atlanpole, incubateur de la recherche publique et Centrale Nantes/ Audencia/ Nantes Université l’importance d’être au contact d’autres entrepreneurs.

 

Tracer la voie pour les chercheurs

Aujourd’hui, Christophe consacre 10 % de son temps au conseil scientifique de Quantiflex Simulations. Il reste avant tout enseignant-chercheur, mais voit dans son parcours un levier à transmettre. « L’entrepreneuriat est encore perçu comme lointain par les enseignants-chercheurs. Ce n’est pas un critère de carrière. Mais pour ceux qui ont déjà accompli leur parcours académique, c’est une vraie option. »
À celles et ceux qui voudraient tenter l’aventure de l’entrepreneuriat, son message est clair : « Il ne faut pas y aller sans armes, mais il ne faut pas trop attendre non plus. Il existe un écosystème, des dispositifs, des personnes qui peuvent vous accompagner. » Et surtout, il invite à sortir du mythe de la perfection : « Il y a un moment où il faut dire : j’en ai assez pour y aller. »

Un parcours et une énergie qui en inspireront d’autres….

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